On joue au héros ? ━ Merlin

Date d'inscription : 09/05/2020

L'année venait à peine de commencer et Hazael avait déjà fait son premier passage à l'infirmerie. La raison pour laquelle il s'y était rendu était assez simple : il s'était énervé en rangeant ses affaires dans le dortoir et avait cassé l'une des nombreuses chandelles qui décoraient la pièce. La vitre lui avait fait deux entailles dans la peau et, malgré ses vives protestations, l'un de ses camarades aux lunettes un peu trop proéminentes s'était entêté à l'accompagner. Bref, ce n'est qu'une fois orné de son bandage et complètement soigné qu'Hazael pu enfin se débarrasser du bigleux de service. Après avoir passé vingt minutes à l'infirmerie sans avoir la possibilité de bouger, Hazael s'était développé une sale envie de pisser qu'il comptait bien soulager en passant par le pont de pierre pour rejoindre les toilettes des filles.

Il se fichait bien de savoir si celles-ci seraient offusquées ou non de le savoir dans le coin : le Serpentard songeait davantage à l'aspect pratique qu'aux conséquences de ses actes, là. Il accéléra donc le pas en traversant le pont qui donnait une vue imprenable sur Poudlard. Beaucoup de couples venaient se bécoter dans le coin : la preuve étant qu'il y avait beaucoup d'initiales gravées dans la pierre en plus de divers déchets qui traînaient ici-et-là et qui n'avaient pas encore été nettoyés. « 'Pourraient au moins prendre la peine d'effacer leurs traces. » marmonna-t-il en s'arrêtant très brusquement lorsque quelque chose attira son attention.

Il avait le regard rivé sur un nid d'oiseau qui, appuyé contre les poutres qui soutenaient le pont, tanguait dangereusement vers le vide. Le regard d'Hazael se fit soudainement volontaire alors qu'il laissait tomber son sac sur le sol et grimpait sur le rebord du pont. Il s'assit là en évaluant la situation. Pas de balai à chevaucher en vue. Le blond pouvait entendre d'ici le bruit des gazouillis de ces oisillons et cela le poussa à serrer les dents. S'il utilisait un sort de lévitation alors il y avait un risque qu'il perde les bébés en chemin. Une seule option lui restait : celle d'aller récupérer lui-même le nid. Il évalua du regard les prises qui s'offraient à lui et, sans trop réfléchir, commença sa descente. Un pied appuyé sur une pierre qui dépassait un peu du pont, il avait les deux mains posées sur le rebord de la structure, concentré dans sa démarche malgré son caractère dangereux. Quiconque passerait par là aurait l'impression qu'il avait prévu se jeter dans le vide : ou qu'il était tombé par erreur.

Date d'inscription : 16/05/2020

Une nouvelle année qui débute à Poudlard. Une nouvelle année où les étudiants de première l'observeront avec inquiétude. Une nouvelle année où des questions chiantes lui seront poser comme « pourquoi est-ce que tu es ainsi ? » parce que, si les étudiants plus vieux ou de la même année, le connaissait bien, les nouveaux eux, non. Et encore une fois, Merlin laisserait planer un mystère au-dessus de sa tête, répondant qu'à moitié ou pas du tout, offrant simplement un sourire aux curieux.

Et souvent, c'était les autres qui s'en donnaient à coeur joie avec son histoire. Il passait parfois pour un héro, d'autre moment pour un fou et la dernière lubie de ses comparses c'était de faire croire qu'il était à moitié zombie, merci les gars. Dans tout les cas, dès le matin, Merlin se levait dans le but de prendre une bonne douche et un petit déjeuné qui lui reste sur l'estomac. Cette journée ne fut pas une exception. Debout relativement tôt, le jeune homme quitta le dortoir et la salle commune pour se rendre à la cuisine. C'est là-bas qu'il bavarda un moment avec Sommy, un elfe de maison assez sympa qui aimait bien rendre service à tout les étudiants qui entrait dans cette pièce.

Ils bavardèrent depuis un moment, quand Merlin entendit les éclats de voix qui résonnait dans le couloir ; « Il a recommencé, il devient chiant avec son humeur de merde ! » humeur de merde ? Merlin haussa un sourcil en se doutant bien que les voix venait de sa maison et que l'attitude de merde, ne pouvait être que son meilleur pote.

« - Excuse moi Som, mais je pense que mon pote à besoin de moi ! »
« - Oh, ce n'est rien Mr Flaming ! À la prochaine fois, Monsieur ! » Et l'elfe s'inclina sous le regard amusé du serpentard qui lui, quittait finalement la pièce.

C'est grâce à la jeune O'Brien qu'il comprit la situation. Un Haz en colère, une vitre en moins et l'infirmerie, ok ! Il la remercia d'un baiser sur la joue et couru - en fait, il marcha simplement rapidement, vers le pont qui menait à l'infirmerie et aussi aux toilettes des filles. Un pont qu'il trouvait sympa, mais à la fois bordélique, une belle preuve que des étudiants vivaient entre les murs de ce château.

Les mains dans les poches, son t-shirt blanc hors de son pantalon en jeans un peu trop grand, Merlin bailla bruyamment en s'étirant par la suite. Un geste qu'il figea en remarquant les mains et surtout le dessus de la tête blonde qui se retrouvait de l'autre côté du pont. Son coeur rata un battement alors qu'il s'approcha du jeune homme.

« - Je peux savoir ce que tu fiches là ? » Ok, c'était pas la meilleure des approches ; venir ainsi près du rebord alors que son pote est suspendu dans le vide, bravo Merl', bravo ! « - Fallait me le dire si tu voulais mourir, j'aurais pu te rendre l'appareil ! » Dit-il par la suite, désireux de détendre l'atmosphère, quoi que.

Date d'inscription : 09/05/2020

Il avait besoin de toute sa concentration afin d'être en mesure d'atteindre son objectif : le nid semblait encore si loin et même s'il tendait le bras, le bout de ses doigts ne se rendait même pas à trente centimètres des oisillons. Le regard rivé sur ceux-ci, il n'avait pas remarqué ni entendu quiconque se pointer sur le pont. Ce n'est qu'une fois que la voix lui fut parvenu aux oreilles qu'Hazael réalisa qu'une autre personne était dans le coin. Pris au dépourvu par cette question, il sentit ses doigts se dérober et dû frapper son pied contre la pierre et écorcher sa main une fois de plus en se soutenant au rebord pour ne pas tomber dans le vide.

Le blond leva la tête afin de regarder son meilleur ami. Celui qui le connaissait depuis qu'il n'était qu'un gamin constamment atteint par les brimades de sa famille. Avec le temps, Hazael avait gagné un peu de confiance en lui, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il avait changé. « Pas la peine de paniquer comme ça. J'sais encore me servir de mes mains. » fit-il remarquer avec une expression blasée. C'est que, même si la plupart des gens ne l'auraient pas remarqué, lui savait très bien que Merlin avait paniqué en le sachant dans une si fâcheuse position.

Une fois la surprise passée et Hazael bien agrippé à son rebord de pierre, il en profita pour écouter le Serpentard lui indiquer qu'il aurait pu lui être d'une certaine aide s'il avait bien voulu lui faire savoir qu'il souhaitait mourir. « Tch. » fut tout ce qu'il trouva à répondre. Encore l'une de ces taquineries malsaines sur l'incident qui avait coûté sa beauté à Merle ! Le blond n'en pouvait plus d'endurer ces conneries. Mais bon, me direz-vous, Hazael était-il capable d'endurer quoi que ce soit, en réalité ? Pas grand chose, en effet. Ses yeux exprimaient une colère sévère quand il daigna finalement répondre : « J'saurais très bien me tuer sans ton aide, merci beaucoup. Au lieu de dire des conneries, rends-toi utile et fais-moi apparaître une corde. » Il pensait s'en servir comme soutien au cas où il perdrait pied.

Son plan était bien foireux.
Mais Merlin avait toujours été là pour l'épauler dans ses projets foireux. Alors, pourquoi ce serait différent aujourd'hui ? Hazael n'avait pas attendu son aval et poursuivait son trajet sur le rebord du pont, avançant peu à peu vers l'extrémité où se trouvait le fameux nid qu'il voulait sauver. Sans doute qu'il était le seul à l'avoir remarquée, cette foutue nichée, d'ailleurs.

Date d'inscription : 16/05/2020

Merlin haussa un sourcil sous les paroles de son meilleur pote. Ce n'était pas la peine de paniquer ? Bien sûr. C'était tout à fait normal que le blond sois suspendu à milles pieds au-dessus d'un ravin interminal, cherchant à faire ; on ne sait quoi. Le serpentard croisa les bras contre le rebord du pont et pencha un peu plus la tête. Que cherchait-il à faire ce con ? Et c'est là qu'il vit les oisillons. Alors là, une surprise fut totalement lisible sur le visage défiguré de Merlin. Était-ce une blague... ?

« - Hazael... Ton grand coeur me touche tellement en ce moment, je... je crois que je... oui. Je tombe sous ton charme... Quel homme courageux tu fais ! » Le brun s'essuya une fausse larme sur sa joue en jouant de l'art dramatique, mais dès que son pote lui relança la balle en disant qu'il n'avait pas besoin de lui pour se tuer, Merlin soupira.

« - Ouais ouais, je me doute, je me doute. » Il se redressa un peu et pensa à la demande de son meilleur pote. « - Ta confiance me touche, qui te dit que la corde sera assez solide ? »

Il n'attendit pas la réponse et sortit sa baguette de sa poche arrière et l'agita un moment afin de lancer le sortilège de Ligature. Une corde surgit du bout de la baguette et s'enroula autour d'Hazael, créant ainsi une sécurité de plus afin que le serpentard ne tombe pas. « - Et, tu m'expliques pourquoi venir en aide à des oiseaux, t'es passé par l'esprit ? » Un sourire en coin apparut sur le visage de Merlin, il savait que Hazael n'était pas aussi terrible que ça, mais de le voir en action, l'amusait toujours énormément.

Date d'inscription : 09/05/2020

Au moment où Merlin se moqua ouvertement de lui, Hazael n'eut qu'une seule et unique réaction et ce fut de le dévisager avec tout le dédain dont il était capable. Bien sûr, le blond avait désormais l'habitude des âneries que pouvaient prononcer son camarade serpent, mais de là à rester de marbre face au niveau de connerie de Merlin ... c'était tout de même un peu abusé. Sans le regarder, Hazael poursuivait son chemin sur le rebord du pont, l'écoutant malgré tout alors qu'il prononçait la formule magique permettant de faire apparaître une corde. Lorsque Haze sentit qu'il avait une meilleure prise sur son environnement alors il en profita pour accélérer le pas.

À chaque avancée, des cailloux se détachaient du muret de pierres et tombaient dans le vide. Hazael, n'étant pas con, n'avait pas pris la peine de regarder en bas afin d'évaluer la taille du vide qui le séparait du sol des mètres plus loin. De toute manière, un joueur de Quidditch tel que lui serait bien mal avisé d'avoir peur des hauteurs, n'est-ce pas ? Comme Merlin venait de l'interroger sur la raison de sa présence en ces lieux alors Hazael tourna la tête vers lui et répondit : « T'as pas remarqué ? Le nid est à un coup de vent de tomber de là. » Pour lui, cette courte explication suffisait à justifier sa présence là.

« Et toi d'où tu sors ? Encore en train d'espionner les filles dans les jardins ? » suggéra-t-il sans grand entrain, tirant un peu sur la corde pour pouvoir se pencher en arrière. Sa position paraissait encore plus bancale : un simple geste suffirait à le faire tomber pour de bon. Haze se concentra sur son objectif et étira le bras. Il était si près du but ...

« Allez putain. Alleez .... » répétait-il en serrant la mâchoire de plus en plus, le bout de ses doigts effleurant les branches brisées du nid. Évidemment, Mère Nature choisit ce moment pour envoyer une rafale de vent qui fit glisser le nid davantage. Hazael sentit son coeur rater un battement quand celui-ci se mit à tomber. Par réflexe, et sans vraiment réfléchir aux conséquences, Haze lâcha complètement sa prise sur le pont et se laissa tomber, la tête en bas, pour saisir le nid à deux mains. Les oisillons se mirent à battre des ailes sans pour autant être en mesure de s'en aller. « .... » Il n'y avait plus que le silence et cette corde enlaçant sa taille et uniquement liée à la baguette de Merlin.

Hazael respirait très vite. Il ferma les yeux, cherchant à inspirer et expirer convenablement, mais l'adrénaline était à son sommet, là.